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Isaip en Barcelona : Lettres instructives et articles connexes
29 avril 2007

6 : "Et du coup on est rentrés bredouilles à l'appart, à pieds..."

Journal de quête de Gargamel le un-peu-lent-sur-ce-coup-là quand même-non-mais-ho!, entrée 6, jeudi 12 avril

"...et du coup on est rentrés bredouilles à l'appart à pieds..."

Bonjour à tous!
Dans cette nouvelle note j'aborderai un sujet qui était d'une façon surprenante absente des précédentes, pourtant quelque chose qu'on s'attend à entendre en premier dans la bouche d'un étudiant en voyage à Barcelone : les soirées. Qu'en est-il des nuits de débauches, des rencontres, des danses effrenées qui ne prennent fin qu'à l'aube? Est-ce que Gargamel est en réalité un cul-serré qui se couche chaque soir à 20h après avoir fait sa prière au lieu de s'éclater comme une bête?

Dans la note précédente je montrai combien je n'étais certainement pas un dénicheur. Je sais pas accoster les gens, je sais pas repérer les sympas, rien. Pour ma défense je suis pas le seul. Mais je n'avais pas lâché l'affaire pour trouver des soirées Erasmus. J'avais même trouvé des pistes sur Internet! D'après le site Erasmus World, y avait des chouettes soirées chaque semaine, ils les indiquaient curieusement sur deux jours d'affilée, le vendredi ET le samedi à chaque fois. Je supposai que c'était simplement par soucis de précision, les fêtes s'arrêtant le lendemain matin. Bref tout heureux de ma trouvaille le vendredi soir je me rend au bar indiqué : le ???, situé le long de la gigantesque Diagonal. Après une petite trotte pour trouver quand même (je salue pas les webmasters qui ont conseillé des arrêts de métro franchement éloignés) j'arrive au lieu (bien planqué d'ailleurs), et là, je demande fièrement au tenancier ou se trouve la soirée Erasmus...

- Qué?

Ben la soirée Erasmus quoi... les étudiants étrangers qui font la fête et tout...
Bon autant vous le dire, non seulement ce brave homme voyait pas du tout de quoi je voulais parler pour le soir, mais en plus il semblait pas voir quelles étaient ces soirées, supposées se passer chaque semaine chez lui. Super. Il m'a quand même invité poliement à lui verser 10€ pour pouvoir rentrer, traitez moi de radin mais j'ai trouvé ça un peu cher pour resasser mon échec devant un coca (ils n'ont pas de diabolo menthe, rappellons le!), j'ai donc passé mon tours.
Et je me suis à rentrer bredouille à l'appart, à pieds. Il y avait encore des métros mais vexé de ce nouvel échec cuisant je me suis dit qu'une petite marche me ferait le plus grand bien...

Qu'à celà ne tienne, là ou j'assure pas un clou mes collocs peuvent prendre le relais! Le lendemain soir soirée à l'appart avec pas mal d'Angevins de notre classe, bonne ambiance, tellement sympa que certains proposent de finir en boite. On compare celles qu'on connait, et plusieurs ont envie d'essayer cette super grande boite, le Pacha, célèbre enseigne qui se retrouve dans les grandes villes d'europe. On en avaient tous entendu du bien. C'est 20€, mais on se disait que ça restait un truc à voir au moins une fois, donc on est partis. Il était 3h30 du mat donc évidement plus de métro, du coup on se sépare en deux taxis. Le drame se nouait alors. Quand je suis monté avec Anaïs et Nicolas (vous savez, mon colloc misanthrope, convaincu de justesse par je ne sais pas quel miracle par Ivain de venir)  et c'est à ce moment je me rend compte que moi et la demoiselle avons les deux seuls téléphones portables de toute l'équipe.

- Bah t'inquiète pas, fait-elle amusée par mon air soucieux, c'est pas compliqué on les retrouve devant la boite! On va quand même pas les rater!

Je dois lui reconnaitre que selon toutes les lois de la logique elle avait entièrement raison. Problème, la logique n'a pas toujours sa place dans ma petite vie. Nous sommes arrivés (après, je le soupçonne, s'être fait un peu balader) quelques temps plus tard. On arrive sur le trottoir opposé à la boite et on y avait une vue imprenable sur la file d'attente. ils nous a semblé judicieux de rester sur le petit bout de trottoir également bien en vue et d'y attendre nos compagnons. Ca aurait du marcher, forcément...

Bon je vous fait pas la demi heure d'attente complète (il parait que mes lettres sont déjà assez longues ;+)) dans un froid polaire, à tel point qu'à un moment Nicolas et Anaïs ont du aller s'abriter sous un arrêt de bus tant ils étaient frigorifiés, tandis que je bondissait d'une jambe sur l'autre, me réchauffant uniquement en faisant au pas de course la file des attendeurs des fois que. A 4h il a été décidé que ça valait pas le coup d'aller en boite tout seuls et que les autres avaient du rentrer à l'appart ou sont jamais venus pour x ou y raisons. Bref plus de métro, pas l'envie de redébourser 13€ (même à 3) pour le taxi, et une envie de se balader des trois compères, on se met donc en route. En marchant on avait nettement plus chaud, et un moment particulièrement comique fut quand on a demandé notre chemin pour retourner place Catalunya à un gars de la ville, qui au début nous a fait remarquer qu'une demi heure d'attente et on avait les premiers métro. Sa tête aurait valu une photo quand on a répondu à ce brave homme complètement gelé qu'on avait envie de marcher!

Une fois de plus force est d'admettre que Barcelone c'est simple. On a rapidement retrouvé la Diagonal qu'on a suivi jusqu'à être à peu prêt au nord de chez nous, puis on est descendus côté mer jusqu'à la plaça Catalunya, et de là chez nous. Une heure de marche plutôt sympa, qui avait déridé Nicolas blasé par cette sortie infructueuse. Un bol de Frosties et au lit, tel était le plan. Le plan a changé quand j'ai mis la clé dans la serrure de l'appart et que ça a bloqué. Nicolas a rigolé en disant que ça lui était arrivé une fois, et que dix minutes après la serrure avait cédé, mais pour ma part mon instinct me hurlait que dix minutes plus tard ce serait nos nerfs qui céderaient.

L'instinct est une fort belle chose, et c'est exactement ce qui se passa. Nicolas du admettre qu'en effet ça avait pas fait comme ça la dernière fois. Là c'était l'instant de panique, on s'est ruiné les doigts sur cette clé (assez douloureuse au demeurant) sans impressionner le moins du monde cette foutue serrure. Je dois vous dire à ce moment que notre porte est assez ancienne et surtout assez massive, et la serrure est d'époque. Quand ce genre de serrure dit non, c'est non. On s'en est rendus compte à nos frais, après trente, puis quarante minutes d'essais infructueux.

Résumé de la situation : Nous sommes coinçés en dehors de notre appart un dimanche matin à 5h du mat. ivain n'y est pas car il ne répond pas, la clé tourne pas, on a aucun numéro de serrurier ni même celui des renseignements. On étaient épuisés, surtout le pauvre Nicolas qui la veille s'était levé à 7h du matin.
Bouh...

Encore une fois pourquoi vous saouler avec tous les détails? Toujours est-il qu'à 7h du matin j'ai eu Jeremie, saint patron (à la voix ternie par la fatigue, mais toujours joviale) des Isaipiens au téléphone. J'étais navré de le reveiller, mais là avouez... Donc ce très bon Jeremie qui a contacté un serrurier, qui m'a rappellé juste après. Mon espagnol est déjà peu convainquant, mais perclu de fatigue il est franchement archaique. pourtant j'ai pris sur moi et j'ai pu expliquer le problème. Une demi heure plus tard donc (c'est long une demi heure) le brave homme arrive. Je lui montre la bête, et il a un petit sourire en coin "en voilà encore deux qui savent pas tourner une clé". Il met la clé au bout d'une pince surement pour ne pas nous froisser en ouvrant la porte à la main, vu son air un peu moqueur. La pince a également évité de nous froisser en ne servant à rien. Il a rangé sa pince et son sourire et a sorti plusieurs trucs. Une grosse feuille pour essayer de crocheter la serrure (peu efficace sur une porte fermée par trois points), un marteau et un burin sur la serrure (moi qui avait peur de réveiller les voisins en secouant trop la porte...), rien n'y fait. Un air franchement plus soucieux, il m'annonce qu'il faut que je réveille un voisin parcequ'on a besoin d'une prise électrique. Navré je reveille donc notre adorable voisin d'en face qui, plus mort que vif, nous montre une prise valide. De toutes façons je ne suis pas sur qu'il aurait dormi, parceque le bruit après était cataclysmique. Le serrurier est parti de son plus petit foret, et a fini avec le plus énorme. Nicolas m'a fait remarquer que c'était vraiment dommage que la serrure soit détruite, on aurait pu revendre la porte à Fort Knox. En effet j'avais l'impression que le serrurier allait devenir dingue, il donnait du "mierda!", des coups de pieds dans la porte quand son perçage n'avait rien fait... J'ai cru que la prochaine étape était le C-4, mais finalement il a réussi à ruiner la serrure. La porte sous nos yeux ébahis (et ceux plus ébahis encore d'Ivain qui arrivait à peine et qui ne comprenait pas encore ce qu'on fichait debout à démolir la porte) s'ouvrait.

L'opération avait pris la bagatelle de deux heures, et la facture s'élèverait à 500€, nouvelle serrure pourtant temporaire comprise. Ca nous a donc fait vraiment plaisir quand le serrurier en examinant le cadavre a déclaré qu'il était indubitable qu'on y était pour rien, la serrure était trop vieille et s'était grippée toute seule. C'est touchant de savoir qu'une serrure qui a environ deux siècles a attendu ce dimanche matin à 5h du mat pour cesser de fonctionner, juste pour nous...

Si la fin de soirée de Nicolas et moi n'avait pas été spécialement convainquante, celle d'Ivain n'avait pas étée à la hauteur des espérances non plus. Selon son récit lui et les autres ont étés dans la queue et nous ont attendu pendant 30 minute, ce qui veut dire que par un phénomène absolument surnaturel on s'est regardé en chiens de faïence une demi heure sans se voir. Toujours répartir les gens dans les taxis de façon à ce qu'il y ait au moins portable à chaque endroit. Toujours. Ensuite ils sont rentrés, et ont constaté que le thème de la soirée aurait mérité d'être élaboré quand ils ont vu uniquement des mecs danser sur les cubes... Manifestement la soirée était en partie consacrée aux rencontres gays. C'est comique quand on pense que l'argument pour sortir Nicolas de sa tanière était la présence de jolies filles sur les cubes...

Ca n'a pas dissuadé nos amis, mais il faut bien avouer que vu le prix de l'entrée au pacha même un homophobe ferait un effort de tolérance. La musique était semble-t-il agréable, mais ils se sont rapidement perdus. Ivain s'est retrouvé donc tout seul toute la soirée, sans la clé du vestiaire (qui contenait ses clés, son porte-feuille...). Pas folichon donc, il a eu du mal à rentrer sans ticket de métro ni argent.

Ca ne nous a pas empêché la semaine d'après de rententer l'expérience! Et pour ce nouveau fiasco... heu cette nouvelle sortie on venait à beaucoup. Cette fois on avait pris l'un des derniers métros pour rester soudé, on avait l'assurance que la soirée n'avait pas un thème inhabituel, on avait des tickets préférentiels, c'était bien parti. On y croyait même, c'est tout dire. Mais le facétieux destin avait décidé que le vigile à l'entrée serait un petit nouveau. Autant la semaine dernière des gens en habits carrément discutables étaient rentrés sans soucis, autant cette semaine le nouveau vigile nous informa que c'était papossib'(c) à cause d'une paire de baskets dans le groupe... En courant on a eu le dernier métro cette fois, c'est toujours ça...

Rassurez-vous j'ai fini par accéder à des soirées! Tout d'abord grâce à l'aide d'Emilie dont le flair pour les bons plans est nettement plus décisif que le mien j'ai pu trouver un plan fiable de soirées Erasmus. Chaque jeudi soir se tiennent des soirées erasmus dans un bar, donc je m'y suis rendu, et à chaque fois j'ai passé des soirées vraiment sympathiques (a tel point que j'ai pas grand chose à raconter, y a rien a dire quand ça se passe bien!) En fait Pouss explique assez bien sur son blog l'ambiance de ce genre de soirées, espagnol erasmus accessibles au mauvais, voire aux très mauvais, voire aux handicapés graves, voire à moi, et comme personne se connait on a pas besoin d'une excuse foireuse pour entamer la conversation, il suffit de faire "hola, me llamo machin, soy frances, y tu". La vie devrait être une soirée erasmus!

Pour la petite histoire je suis rentré au pacha au final deux semaines plus tard. C'est classe bien sur, mais dans la mesure ou il n'y a qu'une grande salle je suis déçu par la taille, pour des entrées à 30€ (heureusement qu'on avait moitié prix avec les contacts d'Ivain) je pensais à quelque chose d'impérial. L'ambiance est sympathique, les gens sont civilisés, et la musique c'est basiquement du boum-boum, mais au moins il n'y a pas ces horribles quart d'heure R&B. On est rentrés en piste à 1h30, on l'a brièvement quitté pour avoir notre conso gratuite, et sorti de ça on a dansé jusqu'à 5h30. Evidement la présence de David Guetta aidait! Le type est très sympa, et la musique, si c'est pas mon truc dans l'absolu, mettait une ambiance énorme. On a pas regretté nos sous, et on est même pas rentrés à pied, vu qu'on a eu les premiers métros!

Dans le prochain épisode (qui arrivera beaucoup plus tôt que celui là, je me suis vraiment trop laissé aller là), on racontera les aventures de visiteurs français venus chez nous exprès pour prendre la pluie alors qu'il faisait un temps superbe en France ;+)

A la prochaine,

Gargamel

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