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Isaip en Barcelona : Lettres instructives et articles connexes
28 février 2007

4 : On s'est fait pisser dessus :+(

Journal de bord du capitaine Gargamel, quatrième entrée (parce qu'avec les week ends et les jours de flemme les entrées seront plus simples à compter que les jours)

On s'est fait pisser dessus. Bon, je sais, ça manque d'élégance, mais comment le dire autrement?

Situons le contexte qui était pourtant favorable à la base. Vendredi soir nous voulions absolument sortir. La soirée était douce et les isaipiens étaient favorables à une sortie place Catalunya, ce qui nous arrangeait beaucoup de part sa position très proche de notre demeure. Nous nous sommes réunis sur place (note : se donner rendez-vous devant l'entrée d'une FNAC qui a en réalité DEUX entrées sans s'échanger préalablement les numéros de téléphone portable c'est débile) et nous nous sommes mis gaiement en route sur la superbe Rambla, la gigantesque avenue piétonne extrêmement commerçante et gavée de monde presque en permanence. Ce soir là je fus intrigué par des statues disposées un peu partout, dans l'obscurité relative je préférai m'approcher pour voir de quoi il retournait.

*BOUH!*

Le temps de faire repartir mon coeur en m'appliquant à moi-même un massage cardiaque je compris que c'était des statues humaines jusque là parfaitement immobiles. Très sympa, j’étais pas le seul distrait à m'être fait avoir bien heureusement.

Après dix minutes de déambulations et de recherches nous arrivons finalement a charmante place au bout de la Rambla, une sorte de très grande cour intérieure avec des tas de bars en terrasse de tous côtés, et une belle fontaine au centre. On s'installe confortablement. Les autres galèrent pour commander des trucs très spécifiques et c'est vraiment sans succès. Pour ma part, averti que les infortunés espagnols ignorent tout du pourtant très sacré Diabolo Menthe, je me contente d'un coca, et ça marche bien.

Autant le dire, on a la boisson et le spectacle. Quelques clochards écument les verres des autres bars (l'un d'eux a tenté de venir au notre, mais un regard glacé de la serveuse pourtant menue a suffit à le faire fuir), et bientôt la guardia civil se pointe. quelques dealers d'herbe qui chante commencent rapidement à se disperser ou à faire semblant de discuter de sujets des plus naturels après avoir rangé le chocolat surprise.

Et là le drame survint.

Nous étions donc en terrasse, protégé des rayons de la lune par un grand parasol couvrant toute la table. Quand on entendit la fenêtre au dessus de nous s'ouvrir et quelqu'un parler, ça ne nous a pas des masses interpellé, mais quand un bruit caractéristique et liquide provint de notre plafond par contre, toutes les têtes se sont levées. Heureusement que nous étions intégralement protégés, seule une petite table plus loin et inoccupée se retrouva inondée.

Mais bon, ça craint quand même non?

Ce détail mis à part, il faut bien le dire, la soirée fut agréable. Etre en terrasse en février c'est vraiment pas mal.

Autant le dire, le week end ne fut pas riche en émotion. C'était la grande pause, et nous ne sommes pas sortis de l'appart (il faisait moche d'ailleurs) à part pour dérober le réseau internet en wifi d'un voisin depuis la terrasse (remercions le tous, je profite lâchement de lui pour transmettre cette nouvelle lettre). Nous compensions notre propre manque d'aventure en regardant Hannibal Smith, John "Looping" Murdock, le Futé et Barracuda prôner la justice à coups de poings et de voitures transformées en tank grâce à un fer à souder et une batterie ("il y a toujours une batterie." d'après Ivain).

Lundi seconde journée de cours. Nous avons revu ce prof que j'apprécie tant, Dani, notre jeune prof de java qui parle super vite MAIS dont je comprend chaque mot (je l'admet, il n'en faut pas plus pour s'attirer ma sympathie). Deux heures de bases, une pause confortable de 10 minutes entre les deux heures et c'est le cours d'internet. RAS, encore des bases d'html vues dix fois dans mes études, et arrivé 14h on sort manger. Certains vont chercher des restaux ailleurs, moi je vais à la cafeteria. Là-bas pas d'entrée, directement un primer plato, puis el secundo plato, deux plats chauds, un pain rond, une canette et un dessert. Le service est rapide et bien foutu, bien que la cafet soit immense et bondée il n'y a pas la moindre attente. La bouffe est très correcte, mais ça revient tout de même à 6€.

L'aprem culture castillane. Nous n'étions pas n'importe ou laissez moi vous le dire mais dans la Salla Empressa! Sous ce nom ronflant se cache une salle qui rappelle effectivement une salle de réunion d'entreprise avec des tables disposées en U, des sièges plutôt confortables mais pas trop quand même, des stores aux fenêtres et régulièrement un bruit que nous étions totalement incapables d'identifier a ceci prêt qu'il était très désagréable. Des travaux alentours manifestement. Notre prof nous a distribué des cartes de Barcelone et nous a décrit quelques bons et mauvais plans, et a confirmé quelques uns de nos soupçons sur la façon dont Barcelone s'articulait. Il a ensuite confirmé que le Barri Gothic était le quartier ou il y avait le plus de trucs, on a vraiment du bol d'être là.

Il nous a ensuite distribué des articles de "Qué!", la revue gratuite qu'on trouve dans tous les métros et nous a invité à étudier un article. Il a découvert en même temps que nous celui du jour : "Une étude révèle 7 espagnols sur 10 ne sont pas ponctuels", avec en sous-titre "une université est quand à elle parvenue à la conclusion que la non ponctualité était à ce point ancrée dans la société que c'était presque devenu génétique chez les espagnols". Pas étonnant que je me sente ici chez moi.

Le lundi soir en revenant les bras chargé des courses qu'on avait fait au Carrefour Express à la Rambla (pour des prix très faibles il faut bien le dire!) une bonne surprise nous attendait : internet avait été installé. ils sont réactifs chez Telefonica!

Le mardi pas encore de grandes aventures, simplement de nouveaux cours. On a reçu nos papiers disant qu'on était étudiants de La Salle, ce qui nous permettait en théorie d'obtenir des cartes au trimestre pour un prix modique qui nous donneraient accès au métro, au ferrocaril et au bus (au lieu de se payer des tas de tickets différents à chaque fois) sur toute l'étendue de la zone 1 (pour se donner une idée la zone 1 va du plus bas du quartier historique jusqu'au plus haut de la ville elle-même, quasiment jusqu'aux montagnes. Le formule 1 ou on avait séjourné était en zone 3, il y a 6 zones en tout, mais quasiment rien à y voir à ma connaissance). Nous avons eu le plaisir de faire la connaissance de Ramon, notre prof de Base de Données. Lui aussi sympa comme tout (il me serait encore plus sympathique s'il ne nous enseignait pas une nouvelle fois la BdD, matière que j'ai eu l'immense plaisir d'apprécier en bts, puis en première année à l'ISAIP, puis en Angleterre, puis en seconde année d'ISAIP, et encore maintenant. Notons que malgré ça je réussis la performance appréciable d'être toujours parfaitement médiocre dans cet art délicat). Ramon s'est illuminé d'un large sourire quand il a appris que je venais de Dijon et m'a annoncé tout de go qu'un mec super marrant était de Dijon l'année dernière, et il semble nourrir les plus vifs espoirs à mon égard. Sachant mon niveau d'espagnol je pense qu'il me reste beaucoup de chemin avant de pouvoir sortir les bons mots qui ont fait ma gloire en français, et le brave homme court au devant d'une grande déception.

Le soir donc nous nous rendons dans l'une des rares stations ou nous pouvions acheter des titres de transports spéciaux. Vous vous rappelez quand je vous disais que tout se faisait dans le Barri Gothic? Hé bien la station susdite se trouve à une rue de la place Catalunya. Et sur place surprise : on accepte que le liquide, pas de cartes bleues. Blasés nous sommes rentrés à l'appart. Pour se remonter le moral Ivain installe le téléphone fixe qu'il avait amené sur notre nouvelle ligne qui recommençait d'ailleurs à enregistrer des déconnexions après une longue accalmie de la nuit précédente et de la journée, d'après Nicolas. Je nous appelle depuis mon portable, ça marche, tout le monde est heureux. Quelques temps plus tard pourtant je vois Ivain soucieux qui revient téléphone en main et me demande de réappellera, mais en laissant sonner cette fois. Je hausse les épaules et je m'exécute, le téléphone fixe normalement. Puis il s'interrompu au bout de deux fois. Surpris je porte mon mobile à l'oreille pour vérifier une présence de tonalité...

- Holà!

J'ai une seconde de vide. Je viens d'appeler mon propre téléphone fixe que je vois devant moi dans les mains d'Ivain, et pourtant ça décroche et une femme me répond. Je bredouille quelques vagues excuses au sujet d'une erreur et je raccroche. La conclusion est rapide, Telefonica pour la farce nous a donné le même numéro que cette brave dame, sûrement une voisine. L'absence de filtres sur ses prises téléphoniques explique nos déconnexions d'internet, car à chaque fois qu'elle appelle ou reçoit un coup de fil nous on perd internet, d'ou le fait que ça se soit arrangé aux horaires ou les gens dorment/bossent. La situation est devenue franchement cocasse quand la mère d'Ivain a rappelé sur le fixe et que lui ET la voisine ont répondu en maintenant...

- Allo?

- Allo?

- Holà?

Moi et Nico on comprenait pas pourquoi Ivain alternait le français et l'espagnol au bout du fil, demandant à sa mère d'un côté d'attendre une seconde et expliquant la situation tant bien que mal à la voisine, qui l'a plutôt pris avec le sourire d'ailleurs. Mais la conversation à trois était très visuelle (enfin je me comprend).

J'ai envoyé un message à Jeremie, Saint Patron des Isaipiens, et aujourd'hui le téléphone et internet nous sont coupés, j'espère qu'ils répareront tout ça rapidement. Ou qu'ils nous mettront à leur façon en contact avec d'autres espagnols sympas :+)

Donc pour ceux qui ont tout suivi c'est la raison pour laquelle je squatte bassement un wifi sur la terrasse en pleine nuit.

Pour le titre de transport par contre ça s'est arrangé, on a pu retirer des sous ce matin et aller les acheter. J'ai également pris une carte pour le gymnase de l'école que je testerai sûrement demain, et pendant les nombreux trous qu'on a entre 14h et 16h. Ca pourrait faire un bon moyen de rencontrer du monde.

Une dernière chose, j'ai reçu pas mal de demandes pour ajouter des photos à mes emails. Vous devez bien comprendre que l'absence d'images n'a rien à voir avec par exemple le fait que moi et mes deux collocs ayons tous compté sur les autres pour amener un appareil et que finalement personne n'en aie bien entendu, ce serait ridicule, la raison en est que comme les auteurs de livres qui n'aiment que leur oeuvre soit adaptée en film je préfère que vous vous fassiez vous même vos propres images dans vos têtes et que vous fassiez fonctionner votre imagination brimée par des années de télé, de films prémachés et de cours de télécoms (oui ça abîme l'imagination, comme tout le reste du cerveau en fait), et de toutes façons c'était mieux avant.

Cette sensibilité artistique ne doit cependant pas du tout vous empêcher d'envoyer des fonds a "Achetons un appareil photo numérique aux Isaipiens nécessiteux", 6 career des Freixures, Barcelona.

Merci, et à la prochaine!

Gargamel

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